Pieter Brueghel d. Ä.

Né vers 1528-30 dans le petit village de Brueghel, vers Breda, Pieter (le 1er) Brueghel, est considéré comme le peintre le plus important de la fin du XVIème siècle. Il était surnommé « Brueghel le paysan » par son premier biographe Karel van Mander, car il est à l’origine de cette peinture dite paysanne comme genre à part entière. Peu de documents officiels, mais d’autant plus d’œuvres de sa main témoignent de sa vie et de ses activités à Anvers et à Bruxelles. On peut plus ou moins déduire son année de naissance de son admission à la Guilde de Saint-Luc en 1551. L’année suivante, il se rend en Italie et revient probablement à Anvers en 1554. Il travaille d’abord comme dessinateur pour la maison d’édition de Jérôme Cock et se met à la peinture à partir de 1558.

Pieter Brueghel l’Ancien épousa Meycken Coecke, qui lui donna deux fils, Jan l’Ancien et Pieter le Jeune, qui devinrent également célèbres pour leur œuvre picturale respective. En 1563, il s’installa à Bruxelles pour y réaliser ses grandes peintures.

L’iconographie de ses tableaux paysans aux multiples personnages s’inspirent des œuvres de Jérôme Bosch. Brueghel adopte les simplifications de forme qui font significativement ressortir l’aspect moralisateur, qu’il met en œuvre au moyen de paraboles dans ses œuvres.

Un autre motif central dans l’œuvre de l’artiste sont les paysages, dont le style s’est émancipé depuis son voyage en Italie. Ils ne montrent plus la nature de manière partielle, mais la dépeignent dans son ensemble. Dans son œuvre globale, les tableaux représentant les mois de l’année et les saisons sont considérés comme le point culminant de ce genre. Ce sont des paraboles du devenir et de la disparition.

Géniaux à tous égards, les motifs des personnages étaient à son époque absolument uniques, car Jérôme Bosch et Pieter Brueghel l’Ancien ouvraient avec leur peinture des voies radicalement nouvelles. Les deux peintres tendaient un miroir sur le monde avec un symbolisme magique et une ironie presque cérébrale, sans épargner personne. Ainsi, la raillerie mordante des peintres vise l’hypocrisie du clergé, la démesure de la noblesse et la vie immorale du peuple. Par son exagération joyeuse, « Pieter de grappige » (Pieter le comique), comme il fut également surnommé, eut un effet durable sur les zygomatiques de ses contemporains.

Brueghel était un artiste aux multiples facettes, de sorte que l’on peut trouver dans ses œuvres tant un aspect moralisateur qu’une description de la vie paysanne du milieu du XVIème siècle. Les maisons royales et les riches familles aristocratiques collectionnaient autrefois ses tableaux, qui connurent ensuite un succès triomphal dans toute l’Europe. Son œuvre devint ainsi un modèle pour tout l’art néerlandais du siècle qui suivit.

Brueghel mourut en peintre renommé le 5 septembre 1569 à Bruxelles.

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