Georges Braque

1882-1963

Georges Braque, à la fois révolutionnaire de l’art moderne et classique de l’art en France, laissa derrière lui une magnifique œuvre graphique : quelque 300 gravures à l’eau-forte, sur cuivre, lithographies et illustrations de livres. L’œuvre de sa vie témoigne non seulement de sa joie exceptionnelle pour l’expérimentation, mais également de son imagination picturale et force créatrice des plus singulières.

C’est à Braque que l’on doit cette constatation essentielle : « Il faut se contenter de découvrir, mais se garder d’expliquer. Il n’est en art qu’une chose qui vaille : celle qu’on ne peut expliquer. Une œuvre qui ne produit aucun effet magique n'est pas une œuvre d’art. »

Le cubisme est né en France avant la Première Guerre mondiale en 1908, dont les pères étaient Georges Braque et son ami et compagnon de route Pablo Picasso. De retour de la guerre, Braque, né le 13.05.1882 à Argenteuil, suivit toutefois des voies artistiques différentes de Picasso, qui le lièrent à leur tour à Henri Laurens et Juan Gris.

La guitare, les vases et les tables étaient des motifs centraux des tableaux cubistes. Les couleurs pures, qui dominaient encore ses premiers paysages fauves, durent céder la place à une palette de gris-brun. En contraste total avec le cubisme, Braque développa des collages à partir de restes de papier peint et de coupures de journaux, créant ainsi une nouvelle réalité picturale. Dans les années 30, de nouveaux paysages suivirent, qui témoignent toutefois d’une construction similaire à une nature morte. À partir de 1938, le thème traditionnel de l’atelier devient important pour l’artiste, qu’il enrichit d’une composante mystique grâce au motif de l’oiseau.

Dans les dernières années de sa vie, l’artiste se révèle être, outre un grand sculpteur et peintre, un créateur de bijoux. Ses « bijoux Braque » allient l’art de la joaillerie à son exigence d’artiste. Il utilisa des motifs grecs dans plus de 100 créations. Une douzaine d’entre elles ont même été achetées par l’État français. Son art était si prestigieux qu’il fut le premier artiste à se voir consacrer une exposition au Louvre de son vivant, en 1961. Lorsque Braque mourut à Paris le 31 août 1963, le ministre de la Culture de l’époque André Malraux souligna une fois de plus son importance : « il est aussi légitimement chez lui au Louvre que l’ange de Reims dans sa cathédrale. »

Les intersections et les interpénétrations dans les œuvres de Braque ne paraissent pas intensément spatiales, mais font partie intégrante du plan de l’image. C’est pourquoi ses tableaux ont un effet à la fois esthétique et sensible. La vision est « activée », l’impression de l’image est toujours ambiguë. Les motifs se dissolvent en structures colorées et formelles. La forme des choses est autonome et en même temps intégrée dans des constellations plus grandes. Tous les musées importants donnent une place de premier plan à ses œuvres.